2022.03.31 –
Pensées itinérantes
De mon
jardin à neuf cents mètres d’altitude je reste tous les soirs, assise dans mon
fauteuil, attendant avec impatience le feu d’artifices du coucher du soleil. Des
montagnes aux cimes enneigées encadrent une vallée dans laquelle une rivière
cherche son chemin, des villages et de nombreuses maisons éparpillées sur les
coteaux, au fond de la vallée la ville, coincée entre la rive du lac et le pied
de la montagne ; et quand le soir, à ce moment si beau où le jour finit,
ce sublime moment, ou les rayons de lumière embrasent à la fois les eaux de la
rivière et du lac et les sommets des montagne en face de moi, à ce sublime
moment le ciel également s’embrase et tous les tons de rose, de vert et de
bleu, du plus clair au moins clair et jusqu'au plus profond, défilent alors
devant mes yeux, et quand l’obscurité commence à prendre le dessus, quand, un
peu partout, les lumières commencent à scintiller, à ce moment-là alors oui je
suis heureuse, alors je sais qu’effectivement je vis dans un paysage
paradisiaque. Dans un paysage authentique.
Malgré tout
cela des milliards de pensées se bousculent et s’entrechoquent dans ma tête.
Oh, je sais bien que ce flot incessant d’idées est une source inépuisable
d’inspiration et de créativité, mais mes pensées et mes émotions en
arborescence fusent dans tous les sens et parfois sont comme des bêtes sauvages
que j’ai peine à apprivoiser.
Autour de
moi le monde bouge, tremble, vibre, semble prêt à exploser. Je vois la folie
ambiante, folie climatique, folie guerrière, folie économique, folie
scientifique de l’homme se prenant pour Dieu, la folie humaine tout simplement.
Il avait bien raison, George Orwell quand dans son roman « 1984 » il
écrivait : « Pour que l'égalité humaine soit à jamais écartée, pour
que les grands, comme nous les avons appelés, gardent perpétuellement leurs
places, la condition mentale dominante doit être la folie dirigée. »
No comments:
Post a Comment